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Corps mouvants

Auteurs multiples
 — Interzone
 (2016)
Traversé de multiples courants, désirs, frontières et injonctions, le corps humain est protéiforme. C’est ainsi qu’il faut l’envisager

Certains pensent qu’ils sont propriétaires de leur corps comme ils sont propriétaires de leur appartement. Parmi eux, certains occupent leur temps à faire des travaux et de la décoration. D’autres prennent soin de leur appartement comme si c’était une réserve naturelle. Il y a des gens qui croient qu’ils possèdent leur corps comme le cow-boy possède son cheval. Ils le montent, le forcent au galop, le caressent ou le battent, lui donnent à manger et à boire, le laissent se reposer pour le reprendre le jour suivant. Ils ne parlent pas avec leur corps, de la même façon qu’on ne parle pas avec son cheval. Ils sont surpris quand ils réalisent que si la monture meurt, ils sont incapables de continuer tout seuls. Divers services corporels peuvent être achetés avec de l’argent. D’autres sont considérés comme inaliénables. Certaines personnes sentent que leur corps est complètement vide. D’autres l’envisagent comme un placard rempli d’organes. Il y a des gens qui le considèrent comme de la haute technologie. D’autres comme un instrument préhistorique. Pour certains, les organes sexuels sont organiques et inséparables de leur propre corps. Pour d’autres, ils sont multiples, inorganiques et peuvent changer de forme et de taille. Certaines personnes font fonctionner leur corps uniquement à base de glucose, que ce soit sous forme d’alcool ou de sucre rapide. Certaines personnes envoient du tabac mélangé à du poison dans leurs poumons. Il y en a qui font fonctionner leur corps sans sucre, ni sel, ni alcool, ni tabac, ni gluten, ni lactose, ni OGM, ni cholestérol. Il y a des gens qui traitent leur corps comme si c’était leur esclave. Et d’autres comme si c’était leur souverain. Certaines personnes ne sont pas considérées comme des citoyens parce qu’ils préfèrent vivre conformément aux conventions sociales de la féminité alors que leur anatomie corporelle les identifie comme masculins. Il y a ceux qui font tout rapidement mais n’ont jamais le temps pour rien. Et ceux qui font les choses avec lenteur, qui sont même capables de ne rien faire du tout.

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Interzone
 — 2016