Futurons

Login et outils

Briser l’omerta : des journalistes bretons s’unissent face aux pressions de l’agro-industrie

 — 9 juillet 2020
En Bretagne, des journalistes se sont réunis en collectif contre la « loi du silence » imposée par l’agroalimentaire. Procès-bâillons, intimidations... Ils dénoncent l’omerta qui règne autour du secteur agroindustriel et la difficulté d’exercer leur métier.

Quinze journalistes viennent de créer le collectif Kelaouiñ — Kelaouiñ signifie « informer » en breton — qui lutte pour la liberté d’informer sur l’industrie agroalimentaire en Bretagne. Menaces, pressions, poursuites judiciaires, auto-censure… Ils dénoncent l’omerta qui règne autour du secteur agroindustriel et la difficulté d’exercer leur métier. « On ne monte pas ce collectif pour se plaindre, prévient Pierre-Yves Bulteau. On en parle parce que ces pressions vont de pair avec le droit de savoir des citoyens sur ce qui se passe autour de chez eux. »

Dans les témoignages des journalistes, pas de pneus crevés. Mais des pressions souvent insidieuses, qu’ils ne veulent plus taire. « Un coup de fil de l’agroalimentaire à une rédaction, ça n’arrive jamais. C’est beaucoup plus pernicieux… » souligne Pierre-Yves Bulteau, journaliste et membre du collectif. Pour Hélène [1], pigiste dans la région, « ces pressions, sans être hyper spectaculaires, finissent par influencer le travail des journalistes ».

En Bretagne, « l’agroalimentaire continue à être une zone interdite », dénonce encore le collectif Kelaouiñ. « Le secteur agroalimentaire a une place écrasante : il emploie près d’un tiers des Bretons dans l’élevage, l’industrie, l’export… ajoute Hélène, membre du collectif. Sans compter que c’est l’agriculture qui a sorti la Bretagne de la misère donc beaucoup ne veulent pas cracher dans la soupe. »

Pour comprendre l’autocensure de la presse locale sur ces sujets, on peut aussi, tout simplement, feuilleter les journaux et regarder les publicités. « Les distributeurs sont aussi de grands annonceurs », pointe Christian Jacquiau.

Thèmes : Agroalimentaire  
Mots-clés : Activisme, Censure

Dérive

Laissez vous dériver… choisissez votre prochaine étape

RSF inaugure « La Bibliothèque libre » - un centre numérique de la liberté de la presse au sein d’un jeu vidéo
VVFQA52XCRM5VOTXQUBXFKAQMA-2
c5f8215e-2426-4ba4-b65c-6b3793bd821c
Le litre de lait estampillé « C’est qui le patron » vient de « prendre » 4 centimes. Tout augmente, mais cette hausse-là, la société coopérative, qui travaille avec dix-sept exploitants de l’Allier, a voulu la fêter : « Nos produits rémunèrent au juste prix les producteurs ».