Futurons

Login et outils

Ces écoles redonnent leur place aux filles dans la cour de récré

 — 5 août 2020
Trappes, Grenoble ou La Roche-sur-Yon, ont pris le problème d'absence de mixité efective des cours d'école à bras le corps. À Rennes, c’est l’aménagement de la cour de plusieurs écoles qui a été repensé pour favoriser un usage par tou.te.s.

Des nombreuses raisons qui ont pu pousser des villes comme Trappes, Rennes, La Roche-sur-Yon ou tout récemment Grenoble à entreprendre la refonte de certaines de leurs cours de récréation, la place qu’y prenait le football figure en bonne position. Pour cause : le terrain, au centre, indétrônable, n’est occupé que par une poignée d’élèves, le plus souvent des garçons, et relègue aussi symboliquement que physiquement les filles, mais pas seulement, à la périphérie de la cour. Entre 50 à 70 % de l’espace d’une cour d’école est monopolisé par 20 % des enfants, le plus souvent des garçons qui jouent au foot. Les filles sont reléguées sur les côtés.

« La cour de récréation illustre la séparation des sexes à l’école, notamment en primaire, par la place qu’occupent les filles et les garçons, conclut un rapport de l’Unicef daté de 2018 sur les inégalités filles-garçons. Les garçons au large et au centre, les filles sur le côté. » Comprenez : la cour de récréation est l’antichambre d’une société sexiste, ou au moins discriminante, et la pratique cloisonnée du football en est l’un des symboles.

Qu’est-ce qu’une cour mixte ? Une cour où le football n’a plus droit de cité ? Évidemment, non. Surtout que ce serait difficilement réalisable, vu la place du foot dans notre société. « Mais il faut enlever sa centralité, estime Thomas Urdy, ancien maire adjoint à l’urbanisme de Trappes, où il a supervisé le réaménagement de plusieurs cours d’école. Quand on met quelque chose au centre d’une cour d’école, c’est considéré par les enfants comme le plus important, peu importe ce que c’est. » Alors on réorganise l’espace, on déplace si possible les terrains de foot sur le côté pour faire de la place, au centre de la cour, à des espaces de jeu communs, mixtes, avec des activités choisies par les enfants.

Dans certaines écoles, on instaure même des récréations sans football, spécifiquement, pour laisser la place à d’autres jeux, d’autres sports. « Premier constat » , relève Thomas Urdy de son expérience à Trappes, « l’espace n’est plus segmenté, les filles et les garçons sont partout » . Deuxième constat : les enfants s’y plient avec plaisir. « Le foot, c’est aussi une injonction pour ceux qui y jouent, car on ne s’imagine pas faire autre chose, estime Édith Maruéjouls, géographe du genre spécialisé dans l’enfance et co-autrice du rapport de l’Unicef.

Thèmes : Éducation  
Mots-clés : Discriminations

Dérive

Laissez vous dériver… choisissez votre prochaine étape

La dernière "sorcière" de Salem officiellement exonérée, 329 après
2022-03-30T110337Z_1_LYNXNPEI2T0JQ_RTROPTP_4_INDIA-TECH-INTERNET-e1656311957437-2