Ça y est, la «Grande Démission» («Big Quit») arrive en France. La vague de départs volontaires enregistrée aux États-Unis au cours de l’été 2021 (plus de 4,3 millions de salariés au seul mois d’août, du jamais-vu depuis que les statistiques américaines sur les démissions existent) atteint aujourd’hui l’Hexagone. Elle semble toucher tous les salariés, les moins comme les plus qualifiés, dans les PME et les grands groupes.
Les chiffres et les exemples sont sans appel. D’après la Banque de France, 300.000 emplois restent actuellement à pourvoir. Selon Numeum, l’association représentative du secteur du numérique, il manquerait environ 10.000 ingénieurs informatiques en France. La dernière étude de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) évalue à 80% la proportion de ses membres confrontés à des difficultés de recrutement liées à une pénurie de main-d’œuvre.
Or, si la crise sanitaire vient mettre l’accent sur ce phénomène, il n’est pas nouveau et c’est précisément ce qui inquiète les entreprises. En 2018, d’après l’Insee, 45% des entreprises, tous secteurs confondus, déclaraient faire face à des difficultés de recrutement, contre seulement 21% en 2015.