Voilà trente ans que Pontivy n’a plus accueilli un seul train de voyageurs. La ligne de chemin de fer allant de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) à Auray via la ville ne voit plus circuler que quelques wagons de fret. C’est donc en car que les habitants se rendent dans le département voisin, pour un bilan carbone près de deux fois supérieur. « Il faut faire revenir des trains ici. Racheter la gare, c’est un acte militant », affirme Jean-Philippe Van Walleghem, casque de chantier orné de l’inscription « chef de gare » sur la tête.
Ce chef d’entreprise passionné de trains a investi 1 million d’euros pour racheter et rénover la gare de cette sous-préfecture de 15.000 habitants, laissée à l’abandon depuis l’effondrement d’une partie de son plafond.
Et il n’est pas seul. À ses côtés, une cinquantaine d’élus, de militants associatifs et de citoyens sont réunis au sein du collectif « Centre-Bretagne en train », fondé il y a deux ans pour relancer la liaison ferroviaire entre le nord et le sud de la Bretagne. L’enjeu est double : augmenter le fret et, surtout, remettre des voyageurs sur les rails. À la clé, un désenclavement du territoire et une réduction du trafic routier.