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Et si demain, votre montre remplaçait votre psy ?

Et si demain, votre montre remplaçait votre psy ?

 — 8 juin 2017
Suffira-t-il, demain, de s’allonger sur son propre divan et de poser sa montre sur la table basse pour que celle-ci nous guide vers le mieux-être psychologique ou même guérisse nos troubles psychiques ?

Il existe aujourd’hui en santé mentale, à côté ce la myriade des psys et méthodes de soins qu’ils et elles proposent, pléthore d’applications de self-help (littéralement, d’auto-support) pour objets connectés. Elles ont l’avantage, par rapport à d’autres types de soins, de fonctionner sur un appareil en vente libre, plutôt bon marché, qu’on a sous la main à tout moment, qu’il s’agisse d’un téléphone ou d’une montre. Elles peuvent ainsi faciliter l’accès aux services de santé mentale et réduire les inégalités liées soit à une carence de l’offre localement – fréquente sur le territoire français, soit au coût des traitements.

Les objets connectés intègrent désormais toutes sortes d’outils de mesure : des GPS pour la géolocalisation, des accéléromètres et des actimètres (capteurs du mouvement et du déplacement), des microphones, des capteurs physiologiques mesurant la fréquence cardiaque ou la qualité du sommeil. Minuscules, ces capteurs sont susceptibles de s’intégrer dans de multiples objets du quotidien : lunettes de ski, bandeaux, bracelets, patchs adhésifs, chaussures de sport, balances, pyjamas, vêtements de fitness, brosses à dents, urinoirs, bijoux, lingerie…
Les nouvelles technologies d’e-santé peuvent ainsi changer quand, où et comment les soins sont fournis. Il peut s’agir de diagnostic, de traitement, de surveillance à distance, de consultations en ligne, d’accès aux dossiers et aux ordonnances, de services d’éducation, de recueil de données, d’interventions au domicile, au travail ou même dans la rue – et plus seulement au cabinet ou à l’hôpital.

Un dispositif d’e-santé intelligent pourra détecter le stress ou le désarroi de l’utilisateur à partir de certains indices dans son comportement, par exemple si sa fréquence cardiaque augmente. Il pourra aussi anticiper sur une situation potentiellement critique à partir de certains éléments repérables dans l’environnement (comme la météo, les embouteillages, le bruit ou la pollution) et proposer immédiatement une intervention adaptée : un exercice de relaxation quand le patient phobique s’approche de l’aéroport, des conseils personnalisés quand l’outil connecté constate que le sommeil commence à se dégrader…

Il ne s’agit pas de remplacer le psy par ces technologies mais bien au contraire, d’étendre les possibilités ouvertes par la consultation dans le temps et l’espace. Bientôt, en sortant du cabinet, le patient pourra bénéficier d’interventions personnalisées délivrées en temps réel grâce à un dispositif d’accompagnement portatif paramétré sur mesure, en collaboration avec le thérapeute.

L’e-santé soulève de nombreuses espérances, notamment celle de traitements personnalisés, prédictifs, préventifs et participatifs, ce qu’on appelle la médecine « 4P ». Mais elle présente également des défis cruciaux, plus encore en santé mentale. Il convient d’abord d’assurer la confidentialité des données recueillies par les dispositifs. Et de calculer, ensuite, le rapport coût-efficacité de leur utilisation afin de proposer, quand celui-ci est positif, un remboursement par l’assurance-maladie.

Ainsi, dans le contexte d’un sous-investissement en France dans les soins en santé mentale, les outils connectés pourraient même devenir un levier pour mobiliser la société sur ces questions.

Ces nouveaux usages numériques engendrent également de nouvelles formes de pouvoir. Les activités et les données des utilisateurs du Web 3.0 (l’Internet des objets connectés) sont d’ores et déjà analysées par des algorithmes sophistiqués orientant les choix proposés aux utilisateurs. Ceux-ci se trouvent inévitablement pris dans un dispositif économique mondialisé, dans lequel les développeurs d’applications délimitent ce qui peut être réalisé et la manière dont les données sont générées et utilisées.

Dérive

Laissez vous dériver… choisissez votre prochaine étape

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