Mercredi 5 août, l’association PEN America, qui lutte pour défendre la liberté d’expression aux Etats-Unis, a publié un rapport complet de près de 94 pages sur la manière dont la censure chinoise a influencé la réalisation et la distribution de plusieurs films américains. L’organisation parle notamment de « compromis complexes et troublants sur la liberté d’expression », évoquant des studios de cinéma américains prêts à changer le contenu des films destinés au public international, y compris américain, pour pouvoir accéder au marché chinois, très lucratif. Le rapport évoque aussi des phénomènes d’auto-censure, la régularisation des versions censurées à destination de la Chine, et même parfois de l’accueil de « censeurs du gouvernement chinois sur les plateaux de tournage ».
Par peur de se voir refuser l’entrée sur le marché chinois, « flatter le gouvernement chinois » est devenu une incitation puissante pour décrocher de meilleures dates de sorties et disposer d’une plus grande mise en avant, d’après l’association. Et pour cause, comme l’explique le rapport, aujourd’hui, des sorties de studio majeures telles que Avengers : Endgame (Marvel Studios, 2019), Spider-Man : Far from home (Columbia Pictures, Marvel Studios et Pascal Pictures, 2019) ou Fast & Furious : Hobbs and Shaw (Seven BucksProduction et Chris Morgan Productions, 2019) ont fait plus de recettes en Chine qu’aux Etats-Unis.