Chauffeurs d’Uber, livreurs de Deliveroo, coursiers transportant les paquets des entreprises du Net, femmes de ménage « invisibles » nettoyant les bureaux aux aurores… Il existe un point commun à tous ces prolétaires du XXIe siècle : l’immense majorité d’entre eux n’est représentée par aucun syndicat, les grandes centrales du Royaume-Uni étant implantées dans l’industrie et la fonction publique.
Ces dernières années, un nouveau trublion a cependant fait son apparition. L’Independent Workers Union of Great Britain (IWGB, le syndicat britannique des travailleurs indépendants) est de tous les combats concernant la gig economy, l’économie des petits boulots. Il a notamment contribué à la victoire d’octobre 2016, quand un tribunal a estimé que les chauffeurs d’Uber à Londres ne pouvaient être considérés comme des autoentrepreneurs (la société américaine a interjeté appel). Il mène aussi la lutte chez Deliveroo, l’entreprise de livraison de plats cuisinés, afin d’obtenir le salaire minimal pour les coursiers. L’offensive se poursuit. Mardi 6 mars, le syndicat a manifesté pour défendre les femmes de ménage de plusieurs universités de la capitale, qui travaillent pour des sous-traitants, dans des conditions de travail très inférieures à celles des employés de l’université.