Des scientifiques ont étudié 30 années de données satellitaires pour analyser les transformations de la calotte glaciaire de cette immense île arctique dont la majeure partie est située au nord du cercle polaire.
Jusqu’en 2000 environ, les chutes de neige compensent la disparition naturelle de la glace. Celle-ci fond au contact de l’eau ou à la surface, ou se morcelle (ce qu’on appelle le vêlage).
Puis, la fonte s’accélère et n’est plus contrebalancée par la neige. L’eau de mer qui s’infiltre accroît la température à la surface ; l’eau de fonte accroît le déplacement de glaciers.
Comme l’a expliqué à CNN Ian Howat, un auteur de l’étude : « La calotte glaciaire est dans un nouvel état dynamique, dans lequel même si l’on en revenait à un climat proche de celui que nous connaissions il y a 20 ou 30 ans, on continuerait de perdre rapidement de la masse ». Autrement dit, même si nous venions à réduire nos émissions de gaz à effet de serre, sa disparition paraîtrait toujours très probable.
Une situation d’autant plus alarmante que la fonte de la calotte glaciaire du Groenland est la première contributrice à l’élévation du niveau des mers : 1 millimètre par an. 280 milliards de tonnes d’eau sont ainsi relâchés chaque année dans les océans. Selon un rapport spécial du GIEC sur les océans, l’élévation du niveau de la mer pourrait atteindre 1,1 mètre d’ici la fin du siècle dans le scénario le plus pessimiste.