Pandémie de coronavirus oblige, le secteur des transports s’adapte comme il peut aux nouvelles consignes sanitaires en vigueur dans tous les pays du monde. Comme nous vous le racontions il y a quelques semaines, le métro new-yorkais a par exemple lancé une opération quotidienne de « désinfection aux ultraviolets » chaque nuit durant ses heures de fermeture, sur le modèle des bus publics à Shanghai. À Nice, un robot de décontamination à UV de la société danoise UVD Robots a aussi été mis en place pour décontaminer les zones publiques du terminal 2 de l’aéroport local.
La ville de Séoul, elle, semble vouloir aller encore plus loin puisque l’arrondissement de Seongdong-gu, situé à l’est de la capitale sud-coréenne, vient de lancer une toute nouvelle gamme d’arrêts de bus « intelligents ». D’après le quotidien local The Korea Herald, ces derniers sont conçus « pour protéger les passagers du soleil, de la pollution et même des virus en attendant l’arrivée [de leurs chauffeurs] ». Mis en place depuis le mercredi 5 août dans les « 10 stations les plus fréquentées de l’arrondissement », ils promettent d’améliorer « l’expérience des transports en commun » des près de 10 millions d’habitants de la métropole, pourtant déjà considérée comme l’une des plus développées en la matière.
Au-delà de leur design futuriste, les abribus en question sont équipés de stérilisateurs à rayons ultraviolets, qui éliminent « 96 à 99 % des particules virales » présentes dans l’air, selon Song Jun-myoung, le directeur du département qui a piloté le projet au sein de la mairie de quartier. Plus impressionnant, une caméra thermique vérifie la température des usagers, et une porte automatique empêche ceux « ayant une forte fièvre » d’entrer dans la petite cabine. Une fois à l’intérieur, il est conseillé de « garder une distance d’au moins 1 mètre avec les autres » et de « s’abstenir de passer des appels ou d’avoir des conversations », peut-on lire en coréen sur le site de la mairie de Séoul.
Côté confort, une caméra « intelligente » indique le trajet des bus en direct sur un écran numérique installé à l’intérieur, et les passagers peuvent recharger leur téléphone grâce à des prises en libre service. Le système est alimenté « en continu » grâce notamment à un panneau solaire installé sur le toit qui sert de « source d’alimentation de secours ». Enfin, si un crime ou un incendie est détecté, « par exemple grâce aux capteurs sonores présents dans la cabine », le bureau de pilotage de l’arrondissement partage immédiatement ses informations avec la police et les pompiers.
« Offrir aux citoyens [les services] qu’ils souhaitent dans des endroits où ils peuvent facilement y accéder, comme les arrêts de bus, est une manière de mettre en œuvre le bien-être social (welfare, ndlr) dans un environnement intelligent », se réjouit dans les colonnes de The Korea Herald le maire de l’arrondissement, Chong Won-o. Qui indique, par ailleurs, espérer construire « 10 autres abribus » du même genre avant la fin de l’année, pour un coût estimé à 84 000 dollars (100 millions de wons) par cabine.