En France, où presque 80% de la population habite dans des zones urbaines, des projets innovants d’agriculture urbaine commencent à connaître du succès. Bien qu’ils soient loin de rendre les villes autonomes en alimentation, leur contribution est non négligeable, pouvant un jour nourrir un maximum de 10% de la population des villes du monde.
Un phénomène mondial
Des fermes verticales aux États-Unis, des potagers dans les parcs municipaux en Corée du Sud et des conteneurs d’aquaponie au Canada… ce nouveau genre d’agriculture fleurit et égaye les toits, murs et intérieurs des bâtiments dans les jungles de béton un peu partout dans le monde.
- 800 millions de personnes pratiquent l’agriculture urbaine à l’échelle mondiale, selon la FAO. Tant dans les pays en voie de développement que dans les pays développés, l’agriculture urbaine est devenue un atout, non seulement comme source supplémentaire de nourriture et de nutriments essentiels, mais aussi comme créateur de lien social et de convivialité, et comme une source d’activité physique avantageux pour la santé.
- Entre 367 000 km² et 641 000 km² d’espaces dans les villes du monde entier pourraient servir à produire des légumes. Cette fourchette sort d’une étude menée par des chercheurs des Universités de Pékin, de Berkeley et d’Arizona, publié dans la revue « Earth’s Future ». Les chercheurs ont utilisé Google Earth pour définir les cultures les plus adaptées aux conditions de chaque pays.
- 100 à 180 millions de tonnes de nourriture pourraient être produites tous les ans sur cette surface, selon la même étude. Étant donné que 6500 millions de tonnes de végétaux sont récoltées chaque année dans le monde, selon la FAO, l’agriculture urbaine ne participera pas de façon conséquente à l’approvisionnement de nourriture. Cela dit, pour certaines cultures comme les légumes secs et racinaires, l’agriculture urbaine pourrait remplir jusqu’à 10% des besoins. Au total, elle générerait entre 65 et 122 millions d’euros de revenus et donc pourrait créer de l’emploi.
- Une facture de 125 milliards d’euros en électricité et carburant pourrait être économisée, selon l’étude, due à l’isolation des bâtiments et une réduction de transport des marchandises.