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L’envolée des petits boulots

 — 30 juin 2013
Auto-entrepeneurs, stages, "mini-jobs"... Les formes de travail se démultiplient, ouvrant la voie à la précarité et au moins-disant social.

Les petits boulots à la rescousse de l’emploi ! Autoentrepreneurs, stages, temps partiel, dans la lutte contre le chômage, toutes les formes de travail sont les bienvenues, même les plus précaires. Tandis que les dirigeants européens se sont entendus, le 28 juin, sur un plan antichômage des jeunes, en France et dans le reste de l’Europe, en Allemagne, en Espagne ou même aux Etats-Unis, se multiplient les « mini-jobs », toute forme de travail en free-lance, en « cloud working » (mode de travail selon lequel l’essentiel de la collaboration s’effectue en ligne), payés en honoraires, en droits d’auteur, à la tâche, ou juste indemnisés pour ce qui concerne les stagiaires, à côté des traditionnels salariés en contrat à durée indéterminée (CDI).

En Allemagne, IBM fait de plus en plus appel à des indépendants. Aux Etats-Unis, les « free-lance » sont si nombreux qu’une mutuelle a été créée pour prendre en charge leur protection sociale. En Espagne, les temps partiels investissent le marché du travail et ralentissent la hausse du chômage. En France, les exemples sont légion d’ex-salariés qui vendent leurs compétences en direct sur Internet, sur Seniorsavotreservice. com par exemple.

La France compte 3,2 millions de chômeurs en catégorie A. L’entrée ou le maintien sur le marché du travail est difficile, de plus en plus pour les seniors et traditionnellement pour les jeunes : l’âge moyen d’accès à un premier emploi stable est passé de 20 à 27 ans entre 1975 et aujourd’hui. En moyenne, les jeunes diplômés mettent plus de trois ans à intégrer le marché du travail avec un contrat de plus de six mois. Trois ans de galères et de petits boulots !

On comprend que les formes de travail alternatives au salariat, qu’elles soient choisies ou subies, fassent florès. Mais sont-elles susceptibles d’influer sur la courbe du chômage ? Pour l’économiste Etienne Wasmer, professeur à Sciences Po Paris, la réponse est oui, car « cela permet de susciter plus d’activité, mais sous réserve que ces dispositifs soient bien conçus, c’est-à-dire partiellement cumulables avec des aides publiques comme le revenu de solidarité active ou l’allocation d’aide au retour à l’emploi, par exemple. Sinon cela ne sera pas très incitatif pour l’activité réduite. »*

Mais faire le « choix » de « petits emplois » à temps partiel ou autres emplois atypiques est indissociable d’une moindre protection sociale. Un nombre insuffisant d’heures de travail dans l’année peut, par exemple, empêcher la validation de trimestres de retraite.

Comme les mini-jobs allemands, le régime des autoentrepreneurs est donc susceptible de faire baisser les chiffres du chômage, voire d’en inverser la courbe. A contrario, « sans ces emplois atypiques, il n’y aurait pas davantage de chômage », affirme Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. L’explication de ce paradoxe est que l’autoentreprise, les mini-jobs, comme le temps partiel sont des formes de travail partagé.

Ni l’autoentreprise ni les mini-jobs ne créent réellement d’activité. En France, « l’activité des autoentrepreneurs ne représente que 0,2 % du PIB », indique M. Plane.

Thèmes : Économie, Travail  
Mots-clés : Inégalités sociales

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