Hier décrié, jaugé par la puissance publique comme fauteur de trouble, terreau fertile du militantisme, le squat trouve aujourd’hui une nouvelle jeunesse avec le phénomène de l’urbanisme dit “transitoire”. Ce modèle d’occupation temporaire conventionné – et donc légal – a le vent en poupe et profite d’une bienveillance récente, tant des collectivités que des grands groupes, pour se substituer peu à peu à son aïeul. La figure mystérieuse et subversive du squat laisse doucement la place à des figures plus lisses : friches, artists run spaces, tiers-lieux… La dédiabolisation de l’alternatif fait son chemin et un climat de confiance s’installe. La puissance publique prend conscience de l’impact positif de ces expériences issues de la société civile. Quant aux propriétaires et aménageurs, ils trouvent dans l’occupation temporaire un moyen de sécuriser et valoriser la vacance de leurs biens.