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Les seniors, un eldorado économique à conquérir

 — 19 novembre 2019
Le vieillissement de la population contraint tous les secteurs à revoir leur copie pour s’adresser à cette cible. Une manne devenue stratégique.

Plus aucun chef d’entreprise ne peut ignorer les mutations démographiques à l’œuvre en France. A l’horizon 2040, le pays comptera 10,6 millions de personnes âgées de plus de 75 ans, contre 6 millions aujourd’hui, d’après les projections établies par l’Insee. Financement des systèmes de retraite et de santé, défi de la grande dépendance…, les craintes sont nombreuses. Mais que peut-on espérer en matière d’emploi ou de produit intérieur brut ?

La « silver économie », c’est-à-dire l’ensemble des marchés, activités de services et ventes de produits liés aux personnes de plus de 60 ans, représente aujourd’hui environ 8 900 milliards de dollars (8 040 milliards d’euros) par an en agrégeant l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie. Ce qui, virtuellement, en fait l’équivalent de la troisième puissance économique de la planète, derrière les Etats-Unis et la Chine, selon Natixis. Ce mastodonte pourrait atteindre 24 500 milliards de dollars d’ici à 2050.

Pour nombre de secteurs, les seniors constituent d’ores et déjà une manne. Car, en France, ces consommateurs sont plus aisés que d’autres : le niveau de vie médian des personnes de 65 à 74 ans atteint 22 620 euros par an, soit près de 9 % de plus que pour l’ensemble des Français, à en croire les statistiques de l’Insee datées de 2017.

Les seniors font par exemple la fortune de l’industrie de la croisière. En 2018, ils ont représenté « 20 % des 29 millions de croisiéristes dans le monde », signale Erminio Eschena, président pour la France de l’Association internationale des compagnies de croisières.

Autre chiffre éloquent : en Europe, les plus de 60 ans comptent pour 40 % dans les dépenses de santé. C’est bel et bien « grâce aux papy-boomers », convient Michaël Tonnard, directeur général d’Audika, que les ventes de prothèses auditives progressent « de 5 % à 8 % par an ».

L’autonomie est le maître mot de plusieurs piliers de la « silver économie ». Beaucoup d’entreprises s’adressent ainsi aux personnes âgées et à leur famille pour maintenir leur présence à domicile le plus longtemps possible et, ce faisant, éviter ou retarder l’entrée en maison de retraite, jugée traumatisante. Encore faut-il équiper les logements de rampes, de sols antidérapants et d’autres dispositifs idoines.

Le potentiel que représente le marché de la perte d’autonomie n’a pas non plus échappé aux compagnies d’assurances, qui vendent aux personnes âgées des produits spécifiques liés à la dépendance. Ces contrats sont censés couvrir une partie des frais d’une maison de retraite ou d’une aide à domicile. Toutefois, ce marché reste balbutiant. Seulement 7,1 millions de personnes bénéficiaient d’une « couverture dépendance » en 2017, selon la Fédération française de l’assurance.

Les seniors incarnent aussi une cible de choix pour les opérateurs télécoms. Orange choie cette clientèle. Preuve en est, 282 de ses 600 boutiques en France sont déjà labellisées « autonomie ». Des conseillers y ont été formés pour accueillir ceux que la technologie rebute. Le PDG de La Poste, Philippe Wahl, considère cette population comme un relais de croissance, alors que les revenus afférents à l’acheminement du courrier s’écroulent (en 2018, il ne pesait plus que 28 % de son chiffre d’affaires).

Ce constat est partagé par les investisseurs. Pierre Kosciusko-Morizet et Pierre Krings, qui ont fait fortune avec PriceMinister – revendu au japonais Rakuten en 2011 pour 200 millions d’euros –, ont investi dans Ouihelp. Ce réseau d’agences d’auxiliaires de vie a levé 3 millions en 2018. La même année, son concurrent, Petits-fils, réseau au service des grands-parents fondé par deux jeunes entrepreneurs Pierre Gauthey et Damien Tixier, a, lui, été repris par Korian, gérant de maisons de retraite né de la fusion de trois opérateurs en 2014.

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