Futurons

Login et outils

Les « villes-éponges », entre mythe et réalités

Les « villes-éponges », entre mythe et réalités

 — 29 avril 2019
Renforcer la résilience des villes face aux inondations et valoriser les eaux de pluie torrentielles… en se métamorphosant en gigantesque éponge ? Comme nombre de néo-concepts urbanistiques, la figure de la « ville-éponge », née en Chine, frise l'utopie. Tant mieux ?

La « ville-éponge ». La métaphore est parlante : selon cette vision, la ville et ses infrastructures vertes doivent « absorber » les eaux de pluie et, plutôt que de les éliminer, les valoriser.

Si le concept utopique a été pensé par l’architecte Peter Cook dans les années 1970, qui voit dans la « sponge city » le rêve d’une ville qui s’absorbe dans son paysage (ou une ville auto-nettoyante ?), c’est en Chine que le sens actuel du concept semble s’être concrétisé avec un programme national  lancé fin 2014. Son objectif ? Faire en sorte qu’à l’horizon 2030, 80% des aires urbaines locales soient capables d’absorber et de réutiliser 70% des eaux de pluie torrentielles qui les touchent. Les intentions de cet ambitieux plan étaient doubles : améliorer la résilience urbaine face aux fréquentes inondations torrentielles menaçant la grande majorité des métropoles chinoises, et sécuriser leur approvisionnement en eau.

Dans la boîte à outil des villes chinoises figure l’idée de substituer aux traditionnelles et coûteuses solutions de drainage des alternatives tirant profit du paysage urbain existant et/ou s’inspirant du cycle naturel de l’eau. À l’image de la pionnière Wuhan, ces villes-éponges conçoivent des jardins pluviaux et des toits végétalisés, aménagent des dispositifs de « bio-rétention » d’eau, pensent les trottoirs et les chaussées pour faciliter le ruissellement de l’eau, et, enfin, construisent des revêtements routiers perméables (ou poreux). Ces derniers, comme Taipei l’a bien compris, permettent de réduire les effets des îlots de chaleur urbains, et pourraient, à l’avenir, s’intégrer à des solutions connectées de gestion intelligente de l’eau.

Après son succès chinois, le modèle de la ville-éponge séduit les zones climatiques sur-exposées, des Caraïbes au Kenya, ainsi que dans les grandes mégalopoles telles que Berlin ou New York. La capitale allemande a noué un partenariat avec la ville de Copenhague qui, après un ravageur épisode pluvieux, avait dynamité les vieilles habitudes de design avec des « techniques de ville-éponge » afin de mieux gérer les eaux de ruissellement dans la ville. Ce gigantesque plan de près d’1,5 milliard de dollars inclut une expansion du réseau d’égouts mais, surtout, une panoplie de solutions « de surface », allant de la plantation d’herbe en remplacement de l’asphalte à la création de zones de rétention d’eaux temporaires ayant par ailleurs d’autres fonctions urbaines (comme des aires de jeux construites sous le niveau « zéro »). Le tout crée un réseau absorbant qui achemine, tout en les ralentissant, les eaux pluviales… Soit, en un mot, une authentique ville-éponge ?

Dérive

Laissez vous dériver… choisissez votre prochaine étape

VVFQA52XCRM5VOTXQUBXFKAQMA-2
Corée du Sud : Oceanix, une ville flottante et écolo au large de Busan
L'agriculture urbaine gagne du terrain
unnamed-file-3
Agrivoltaïsme : attention à ne pas tomber dans le panneau
Sécheresse : quand l’anormal devient la norme
Engineer,Man,Or,Factory,Worker,Feeling,Tired,For,Working,On
La Thaïlande va créer un visa de 10 ans pour les télétravailleurs des grandes entreprises
The Intersection
Les déplacements liés au changement climatique ne sont plus une hypothèse, mais une réalité actuelle.
Micro-ferme urbaine à Paris
190402173742-germany-coal-3-super-tease-2
Lyon : Une peinture anti-chaleur testée pour rafraichir les trottoirs
Cool roofs, peindre les toits en blanc pour avoir moins chaud
merlin_177098550_b5859107-033d-45c1-8834-86e1f8cc6bf4-jumbo