La Commission européenne a présenté le 8 juillet sa feuille de route stratégique pour le déploiement de la molécule di-hydrogène (abrégé «hydrogène»). Cette molécule devrait être amenée à jouer un rôle dans la lutte contre le changement climatique, en remplaçant les combustibles fossiles dans des applications difficilement électrifiables telles que l’industrie ou la mobilité lourde. Elle peut aussi servir de précurseur à la synthèse d’hydrocarbures, par réaction avec du CO2 d’origine non fossile.
Cependant, pour des questions de coût, la quasi-totalité de l’hydrogène produit aujourd’hui l’est à partir de ressources fossiles (vaporeformage de méthane et gazéification de charbon, notamment). La promotion de ce vecteur énergétique doit donc s’accompagner de la décarbonation de sa synthèse, en le produisant par électrolyse de l’eau avec de l’électricité bas-carbone. La Commission européenne est encore plus restrictive puisque les seuls objectifs qu’elles définit concernent l’hydrogène produit à partir d’électricité «renouvelable». Cependant, cet objectif comporte une faille qui permettra en pratique d’étiqueter comme «renouvelable» de l’hydrogène produit à partir de n’importe quelle électricité.