La QVT ou le bien-être ont accentué la part d’invisibilité des risques psychosociaux (RPS) dans l’entreprise. Les organisations peuvent, grâce à cette lecture en creux des RPS (le bien-être au travail sous-entend l’absence de mal-être), répondre plus simplement à la double attente juridique et médiatique actuelle. Mais elles peuvent, en plus, utiliser ces concepts positifs comme un outil corporate pour expliquer comment il fait bon vivre dans l’entreprise et combien les salariés sont heureux.
Dans les faits, il semble que l’on assiste pour certaines entreprises davantage à un travail de communication et d’affichage marketing qu’à un moyen de mieux prévenir les pathologies de la santé psychosociale des salariés : les entreprises n’ont jamais autant communiqué sur les actions qu’elles entreprennent pour avoir des salariés heureux, tandis que dans le même temps l’augmentation inquiétante des arrêts de travail se poursuit.
Nous proposons ainsi de nommer « greatwashing » ce découplage progressif entre réalités internes et affichage externe de la santé au travail par l’entreprise, pour faire notamment référence au greenwashing des entreprises orientant leur communication vers un positionnement écologique. Même si les dispositifs mis en place peuvent avoir leur intérêt, ils restent cependant d’un effet très limité, car ils ne s’attaquent qu’aux conséquences du risque, mais pas réellement aux risques et encore moins aux facteurs de risque plus en amont.