L’automatisation du travail, objet d'angoisses et de fantasmes, oppose deux camps. D'un côté, les techno-pessimistes, pour qui un futur sans travail plongerait l’humanité dans une guerre civile mondiale entre une élite de rentiers possesseurs de machines et d’algorithmes et la majorité de l’humanité, condamnée au chômage technologique et à l’inutilité sociale. D’un autre côté, on trouve les techno-optimistes, pour qui le rêve anti-capitaliste d’un monde d’abondance et sans travail est enfin à la portée de la main. Aaron Benanav, auteur d'Automation and the Future of Work n’est ni technophile, ni technophobe, pour lui la source du chômage et du sous-emploi chronique n’est pas technologique, mais économique. Il faut la chercher dans la stagnation séculaire de l’économie.